Ivan Illich. L’homme qui a libéré l’avenir 

Une recension de Frédéric Manzini, publié le

Imaginez la scène : Ivan Illich en slip, à Cuernavaca, tenant salon pour refaire le monde au milieu de ses amis, un verre de vin à la main. Vin dont il avait obtenu du fisc mexicain qu’il soit décompté de ses impôts ! Voilà le genre de savoureuses anecdotes dont regorge cette biographie au style alerte et haute en couleur, à l’image du personnage qu’elle campe. Il n’en faut pas moins pour suivre le parcours de ce philosophe cosmopolite et tenter de cerner ses multiples visages. « Inclassable » : le mot est même galvaudé pour lui. Car qui est vraiment Ivan Illich (1926-2002) ? Un gourou pour soixante-huitards, comme le qualifient ses détracteurs ? Un écologiste d’avant-garde qui avait tout compris de l’impasse à laquelle mène une croissance économique illimitée ? Un prêtre extravagant qui n’a cessé d’entretenir des relations tumultueuses avec l’Église ? Un anarchiste libre penseur qui s’en prend à toutes les institutions (scolaires, médicales, etc.) ? Ce « Zorro apostolique », comme l’appelle affectueusement Jean-Michel Djian, avait sa propre réponse qu’il donna un jour à un douanier qui lui demandait sa profession : « Je suis écrivain public. »

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