Histoire de l'Art : Edition intégrale
Une recension de Juliette Cerf, publié le« J’ai découvert Élie Faure (1873-1937) à 17 ans. J’ai lu son chapitre sur Chardin, et je me suis dit qu’un grand homme avait déjà fait ce que je voulais faire dans la vie. Je me suis alors arrêté de le lire, pour tenter d’aller au bout de ma tentative illusoire de m’attaquer à toute l’histoire de l’art. Je ne suis pas un grand connaisseur de Faure, qui est mon Dieu. Il n’est pas historien d’art, mais critique d’art. Sa prose fabuleuse ne sert pas à nous faire comprendre un tableau, mais à nous le faire aimer, ce qui est bien plus difficile. Alors que l’historien nous apprend des choses, le critique d’art nous rend sensible à l’art, ce qui est fort différent. Et Faure est de loin le plus grand de tous. “Rendre sensible”, c’est définir l’esthétique particulière d’un grand artiste. Non pas dire pourquoi c’est beau, mais en quoi ça l’est, où regarder, ce qui fait que Rubens et Vélasquez sont uniques, alors que leurs sujets sont rebattus… Contre les iconographes qui cherchent le “sens caché” des images, Faure fait voir l’évidence des œuvres. À ceux qui pensent qu’il y a, d’un côté, le style, et de l’autre, la signification, Faure donne du sens au style : et c’est ça la critique d’art.
Pour lui, l’important est de couvrir des domaines qui n’ont rien à voir entre eux, comme si chacun était la seule passion de sa vie. C’est là que Faure est un génie. Il voit tout ce qu’il peut voir, de Van Eyck, puis de Titien. Et il livre des pages magistrales sur chacun, comme s’il voyait le monde avec les yeux de Van Eyck, puis de Titien, puis de cinquante autres… Son devoir est de faire aimer tout ce qui est bon, et tout ce qui est bon n’a rien de commun. Il est protestant avec les protestants, japonais avec les Japonais, libertin avec les libertins, c’est Zelig, le héros de Woody Allen qui se métamorphose avec son environnement ! C’est ça, le grand sport de la critique d’art, s’oublier dans l’incarnation des esthétiques les plus contradictoires, et en faire son miel. Sa mémoire visuelle est prodigieuse : chacune de ses phrases, en général longue, convoque entre chaque virgule tel ou tel détail de tel ou tel tableau sans jamais le citer, comme s’il avait inventé le montage vidéo. Quand Élie Faure affirme “voir, tout est là”, il énonce la règle d’or de la critique d’art. On ne sait rien a priori, on regarde, on regarde, encore et encore. En art, on ne démontre pas, on montre. On montre et on compare. Voilà. »
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