Histoire de la philosophie
Une recension de Martin Duru, publié lePour introduire un ouvrage monumental de quelque 800 pages, autant démarrer en douceur : « Les philosophes, depuis le VIe siècle avant J.-C. jusqu’à aujourd’hui, n’ont pas toujours dit la même chose. » Certes. Maître d’œuvre de cette Histoire de la philosophie, Jean-François Pradeau, professeur à Lyon-3 et spécialiste de Platon, ne prend pas de risque inconsidéré, y compris lorsqu’il cherche à déterminer ce qui fait l’unité de la discipline : les philosophes rencontrent toujours les « mêmes questions », relatives à la « connaissance » de la « réalité » et au « sens de notre existence et de la manière dont nous pouvons la conduire ». Sa présentation est pour le moins minimale… Cependant, à la manière d’un producteur de blockbusters, Jean-François Pradeau est parvenu à réunir un casting de haut vol avec des contributeurs de dix nationalités différentes, parmi lesquels les chercheurs français se taillent la part du lion.
Pas moins de 55 chapitres retracent l’histoire de la philosophie occidentale – les pensées de l’Inde ou de la Chine ne sont pas évoquées – en variant utilement les sujets et les angles d’attaque. Les auteurs classiques font l’objet de notices dont le propos n’est pas figé (certaines offrent un aperçu global des différents thèmes abordés par le philosophe en question, tandis que d’autres focalisent sur une problématique précise) et de longueur inégale. Les lecteurs taquins feront les comptes : 20 pages pour Aristote, 18 pour Descartes, 7 seulement pour Schopenhauer le mal-aimé, 8 pour Sartre, etc. Les esprits chagrins, eux, traqueront les moindres « oublis », de Diderot à Derrida. Au-delà des synthèses sur les grands penseurs, le volume propose des articles transversaux, consacrés à des courants ou à des périodes charnières de l’Histoire. Ainsi, dans « Le monde et le poème », Miguel Angel Granada traite de la Renaissance en tant qu’elle donne lieu à « un nouveau climat culturel et à une orientation inédite qui allaient affecter la philosophie de manière décisive ». Certaines contributions présentent des parcours thématiques libres, comme « L’âme mise à nu. De la psychologie à la psychanalyse », où Jean-Marie Vaysse soutient que la philosophie, notamment l’idéalisme allemand, « libère la possibilité du champ de l’inconscient exploré par Freud ». La confrontation avec d’autres disciplines est un axe éditorial salutaire, couronné dans les quatre derniers chapitres qui font la part belle aux passerelles entre la philosophie et les sciences contemporaines ; ou comment, par exemple, les conceptions traditionnelles de l’âme et du corps sont ébranlées par les découvertes de la biologie génétique ou l’essor des sciences cognitives.
Le choix est vaste, et pour cause, plus de vingt-six siècles de pensée nous contemplent. Mais, où que l’intérêt et la curiosité se portent, un réel souci de pédagogie et de synthèse règne. Ni scolaire ni trop érudite, cette Histoire de la philosophie devrait faire parler d’elle, dans les conversations entre honnêtes hommes ou dans les couloirs des bibliothèques : « T’as lu ça où ? Dans le Pradeau ? »
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