Correspondance (Tome 4-Janvier 1880 - Décembre 1884)

Une recension de Jean Mouzet, publié le

Peu de concepts dans ces lettres de la période d’Aurore au Zarathoustra : beaucoup de souffrance, de solitude, de bulletins météo, l’exigence vitale d’une errance au soleil, la passion pour la Carmen de Bizet, l’alliance avec Stendhal et l’adoration de Lou von Salomé, « amie plus maîtresse divisé par deux », aurait dit Musil. De Nietzsche écrivant à ses proches, dont sa sœur et Paul Rée, l’essentiel reste la tension continuelle d’un combat contre soi pour surmonter son désespoir : l’invention d’une ligne de fuite hors du nihilisme – une quête d’immortalité par « la transmutation de l’événement vécu en or », en œuvre, « tâche principale autour de laquelle tout se concentre ». Un jour, cette recherche de l’absolu se métamorphose dans la création de nouvelles valeurs et d’un style de vie dur comme un éclat de granit. Le sens de cette existence, projetée non pas vers mais par son but, se dévoile quand son but se révèle, à la fin, déjà presque accompli – vivre, écrire et voir venir : « Amor fati. »

 

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