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La tour Agora Garden à Taipei (Taïiwan). © Vincent Caillebaut Architectures

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Tour Agora Garden de Taipei : pourquoi la technique s’inspire de la nature

Octave Larmagnac-Matheron publié le 26 février 2021 3 min

Après dix ans de travaux, la tour en forme de double hélice d’ADN imaginée par l’architecte belge Vincent Callebaut est en passe d’être inaugurée à Taipei. Haute de vingt et un étages, la structure « archibiotechnique », selon l’expression de son concepteur, sera par ailleurs plantée de 23 000 végétaux (absorbant jusqu’à 130 tonnes de CO2 par an) afin de contribuer à la dépollution de l’air de la ville et de rafraîchir l’atmosphère. 

L’Agora Garden, c’est le nom du bâtiment, invite, ainsi, à penser une architecture en phase avec la nature et l’environnement. Une architecture qui s’inspire directement de structures biologiques existantes plutôt qu’elle n’invente, ex nihilo, des formes fantaisistes. Une architecture biomimétique, en somme. 

La nature serait-elle le meilleur ingénieur du monde ?

  • « L’art imite la nature » : la phrase d’Aristote est bien connue. La traduction la plus courante, pourtant, ne lui rend pas justice, parce qu’elle évoque en priorité les oeuvres d’art. « Ê teknnê mimeitai tên phusin », dit en fait le philosophe dans son grec natal. La teknnê possède un sens beaucoup plus vaste : elle concerne tout ce qui est « produit », « fabriqué » par l’homme. Y compris la technique, évidemment. Aristote serait-il donc le père fondateur du biomimétisme ? Cela n’aurait rien d’étonnant vu son goût pour la diversité des formes prises par le vivant.
  • La notion, cependant, émerge tardivement : elle est forgée dans les années 1950 par l’ingénieur Otto Herbert Arnold Schmitt, pour désigner le transfert de processus de la biologie vers la technologie, avant d’être largement popularisée par la scientifique Janine Benyus, qui publie en 1997 Biomimétisme. Quand la nature inspire des innovations durables (trad. fr. Rue de l’échiquier, 2011). À ses yeux, Le biomimétisme peut se résumer en une formule simple : la nature est à la fois « modèle, mesure et mentor » de la création humaine. Nous en avons, à vrai dire, de nombreux exemples : la bande autogrippante de la compagnie Velcro, inspirée par les graines de la grande bardane, les turboréacteurs en forme de nautile, les termitières dans les dispositifs d’isolation, etc. 
  • Plus précisément, les tenants du biomimétisme considèrent que beaucoup des problèmes (architecturaux, sanitaires, organisationnels, etc.) que se pose l’homme ont déjà été résolus par le vivant – par l’évolution des vivants, par la production inédite de nouvelles formes, dont nous devrions nous inspirer dans notre propre ingénierie. Qu’est-ce, à vrai dire, que la vie sinon la capacité de résoudre des problèmes ? À inventer, par l’adaptation de la biologie, des manières de surmonter les dangers d’un milieu ? De ce point de vue, la biodiversité devient un enjeu absolument crucial, parce qu’elle est un réservoir inestimable de solutions. Détruire la biodiversité revient à limiter nos possibilités d’invention technique. 
  • Cette destruction témoigne du mépris que l’homme porte aux autres vivants. Elle entretient le « présupposé moderne d’une séparation entre technique et nature », comme l’explique le philosophe Yuk Hui. D’un côté, la nature dans sa diversité. De l’autre, la technique, universelle, qui témoignerait de l’émancipation de l’homme à l’égard de son milieu de vie. Absurde, selon l’essayiste chinois : la technique doit s’enraciner, parce qu’elle est une manière d’affronter les défis spécifiques que pose un milieu singulier. Le biomimétisme nous invite à redécouvrir cette connexion intime, et à développer une véritable « techno-diversité ». Il est donc urgent, appelle Yuk Hui, d’opérer une « reconstruction biomimétique de la technosphère ».
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