Luc Ferry : « Réunir le moment chrétien, le moment juif et le moment grec »
« Nul n’entre ici s’il n’est géomètre » avait inscrit Platon au fronton de son Académie. Et aujourd’hui ? Cinq philosophes reviennent sur leur propre formation et proposent des voies pour faire mieux.
« Dans mon histoire personnelle, éducation familiale et instruction se sont confondues. J’ai quitté l’école primaire en CE1 parce que le garage de mon père, qui était constructeur et pilote de voitures de courses, a été exproprié et que nous avons dû nous rabattre sur une maison à la campagne, loin de tout. Là, c’est ma grand-mère, institutrice et directrice d’école, qui m’a appris à lire et à écrire. Plus tard, je suis entré au lycée Saint-Exupéry de Mantes, mais j’avais un mal fou, comme mes frères d’ailleurs, à supporter l’autoritarisme délirant qui régnait à l’époque. Nous étions en révolte permanente. Il faut dire que ce lycée ressemblait davantage à une caserne qu’à un lieu d’enseignement. Je me souviens d’un “surgé”, un certain Cillichini, qui distribuait une bonne centaine de baffes par jour, y compris aux filles. Un après-midi, il est entré sans aucun motif dans les toilettes des garçons. Il a demandé à tous ceux qui étaient là de mettre les bras le long du corps, sans bouger, pendant qu’il leur distribuerait l’un après l’autre une paire de gifles. Je lui ai dit que s’il s’avisait de me frapper, il aurait de sérieux ennuis. Convocation immédiate de mes parents, chez le proviseur, qui ont eu l’intelligence de me retirer de cet immonde bahut. J’ai poursuivi mes études à la maison, avec bonheur, par correspondance, ce qui m’a permis de découvrir plus tranquillement les trois grands moments constitutifs de toute éducation réussie.
Nous reproduisons ci-dessous la lettre de Jules Ferry aux instituteurs, rédigée un an après le passage de la loi sur l’enseignement primaire…
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