La vie dans les cimes
« Protéger les glaciers et les zones désenglacées d’aujourd’hui et de demain » : c’est l’objectif du projet Ice & Life lancé récemment par le Conservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie, le WWF (Fonds mondial pour la nature) et la Mirova Foundation. Ice & Life : glace et vie – l’association n’a rien d’évident. Et pourtant, au sommet des montagnes, sous le froid manteau blanc ou dans les vallées où les glaciers ont disparu, des écosystèmes riches et étonnants prolifèrent malgré les conditions inhospitalières.
Il est bien des raisons de se soucier de la fonte des glaciers : diminution de l’albédo (le pouvoir réfléchissant d’une surface), augmentation du niveau de la mer, destruction de la valeur esthétique de certains paysages, etc. Mais y a-t-il, du point de vue de la vie, matière à s’inquiéter ? Y a-t-il même de la vie, des écosystèmes au sommet des montagnes ? Pas vraiment, dans nos imaginaires : entre glace et roche, les cimes sont essentiellement le domaine inhospitalier de lutte entre des forces élémentaires certes titanesques, mais résolument inertes, qui laissent bien peu de place à la vie en dehors de quelques arbres téméraires et de quelques chamois audacieux.
Erreur, réplique le philosophe Olivier Remaud dans Quand les montagnes dansent (Actes Sud, 2023). Si nous ne voyons pas la richesse de la vie dans les vallées creusées au sein des glaciers, c’est que nous ne savons pas la voir. Soumise à un régime âpre, elle s’y fait assurément discrète. Mais elle n’en est pas moins présente. « En montagne, des êtres vivants colorent les roches et s’immiscent dans les éboulis. Leurs teintes hésitent entre le gris, le jaune, le vert et l’orange, selon la composition chimique des pierres auxquelles ils s’agrippent. Ils sont discrets mais omniprésents. […] Ici et là, la montagne se recouvre de minuscules forêts animées d’une vie furtive. » Ces êtres, ce sont les lichens, « ancêtres des plantes terrestres » couvrant les roches et formant la base des chaînes alimentaires de grande altitude. Le lichen est comme la toile de fond diffuse de ces écosystèmes où s’enchevêtrent arbres et arbustes, mouflons et renards.
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