La tchatche libérée
« Réfléchissez par vous-mêmes », tel est le message qu’Abderramane Yosri, accompagnateur scolaire et étudiant en master de philosophie, tente de faire passer chaque semaine à quelques collégiens d’Épinay-sur-Seine. Avec succès.
« Vous connaissez le proverbe : l’habit ne fait pas le moine ? » demande Abderramane. « Oui, répond Ibrahim, ça veut dire que ce n’est pas parce qu’un homme est danseur classique qu’il est homosexuel. » Ce mardi, c’est le jour de l’accompagnement scolaire pour les 4e et les 3e du collège Jean-Vigo, au centre Félix-Merlin d’Épinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. Plutôt que de réviser pendant deux heures les verbes irréguliers, les treize adolescents destinent la seconde heure à un goûter philosophique, selon la formule d’Abderramane Yosri, initiateur du projet. Son ambition est de les inciter à réfléchir par eux-mêmes, tandis que dans ce contexte – public mais pas institutionnel –, il n’attend rien d’eux en particulier. La caractéristique de ces rencontres, c’est qu’Abderramane, qui a grandi dans la même cité, parle leur langage, partage les mêmes centres d’intérêts et sait que discuter librement est plus aisée pour eux que répondre à des questions. Quant à sa motivation, elle est toute personnelle : Abderramane, qui a découvert la philosophie en terminale, souhaite partager cette découverte existentielle : « Ça suffit de regarder ce qui arrive sous l’angle de l’utilitarisme. Si la philosophie ne sert à rien dans nos actions courantes, elle est essentielle pour se sentir autonome. Ces jeunes sont enferrés dans des représentations figées sans même s’en rendre compte. »
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