Idée forte

Je n’est pas un

Frédéric Joignot publié le 3 min

« La plupart des gens sont quelqu’un d’autre. » Le paradoxe est d’Oscar Wilde. Il dévoile combien notre identité dépend pour beaucoup de l’opinion, du prêt-à-penser. Nous croyons réfléchir par nous-mêmes, forger nos propres idées, mais non, bien souvent d’autres le font à travers nous. « Leurs pensées (à ces gens), continue Oscar Wilde, moqueur, sont celles de quelqu’un d’autre, leur vie est une imitation, leurs passions sont une citation. » Au-delà de la critique classique du poids de la doxa, des modes, des médias, des maîtres-penseurs ou de la pensée unique sur les esprits, la boutade de l’écrivain irlandais remet en cause la notion même d’identité. Que signifie être « quelqu’un » de bien identifié ? Comment définir l’identité, le « un » ? Notre personnalité est-elle réductible à une unité identitaire ? Un moi imperturbable et se sachant tel ? Une personnalité possédant des caractéristiques inamovibles ? Mais lesquelles ? Celles d’être français ? catholique ? de droite ? colérique ? D’ailleurs, sommes-nous même « identiques à nous-même » tout le temps ?

Expresso : les parcours interactifs
Jusqu’où faut-il « s’aimer soi-même » ?
S'aimer soi-même est-ce être narcissique ? Bien sûr que non répondrait Rousseau. L'amour de soi est un formidable instinct de conservation. En revanche, l'amour propre est beaucoup plus pernicieux...Découvrez les détails de cette distinction décisive entre deux manières de se rapporter à soi-même.
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