Jacques Attali : « Il faut une répartition du bien commun »

Jacques Attali, propos recueillis par Martin Legros publié le 3 min

Pour l’économiste et écrivain, le capitalisme reste le moins mauvais des systèmes, mais les marchés doivent être régulés par un État de droit et céder partiellement à une logique de la gratuité.

Que peut la politique face à la crise du capitalisme ?

Jacques Attali : On parle de moraliser l’économie, comme si on s’était résigné à un monde où le marché avait anéanti la politique. Ce dernier ne peut pas fonctionner sans un État de droit qui fixe les règles, notamment de propriété, endigue l’intérêt privé, pallie l’incapacité à prévoir et à faire exister la justice sociale. La question n’est pas de savoir s’il faut moraliser ou remplacer le capitalisme, car c’est le moins mauvais des systèmes en terme de répartition des ressources rares privées. Mais il y a une répartition du bien commun à opérer – la finance en fait partie – et c’est la fonction de la politique, pas de la morale.

 

Pour vous, le capitalisme ne pose pas de problème moral ?

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