Ibeji
Ces fétiches, objets de culte en Afrique, renferment l’être d’un jumeau. Mais d’où vient cette fascination pour la gémellité ?
Je les ai vues dans les rues, à Conakry, en Guinée, souvent aux portes des mosquées, quelquefois le long de l’autoroute embouteillée, s’arrêtant à chaque voiture pour demander : « L’aumône pour les jumeaux… » Ces femmes, flanquées de deux enfants jumeaux, vêtus de manière identique, ne sont pas toujours pauvres. Elles respectent la « tradition ». Elles viennent réclamer l’offrande due aux jumeaux. À Cotonou, au Bénin, ce sont parfois des congrégations entières de « mères de jumeaux » qui défilent dans les rues. Autrefois, certaines de ces mamans portaient dans leurs bras ou leur dos de petites statuettes qu’en langue yoruba on nomme Ibeji. Le nom complet est Ere Ibi Eji : ibi, « naître » ; eji, « deux » ; ere, « représentation sacrée », « fétiche ». Autrement dit : « fétiche d’enfants nés doubles ». Car ces statuettes renferment l’être d’un jumeau ou d’une jumelle disparue. Pour que son frère ne le suive pas dans la tombe, que sa mère ne s’effondre pas, mais surtout que le ventre de la femme ne se ferme pas, le Babalawo, le « maître du secret », a fabriqué une statuette de bois. Durant les premières années, la mère la nourrira, plus tard, ce sera le jumeau survivant ; à défaut, l’enfant né après les jumeaux prendra le relais. On traitera cette statuette comme un objet de culte, la représentation d’un ancêtre ou d’une divinité.
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