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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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Saint Valentin

Déclarer sa flamme avec les philosophes

Octave Larmagnac-Matheron publié le 14 février 2023 5 min

C’est la fête des amoureux. Voulez-vous déclarer votre flamme avec originalité… et un peu de philosophie ? D’Augustin à Simone de Beauvoir, en passant par Nietzsche et Camus, voici les plus belles citations sur ce sentiment magique.


« Je t’aime : je veux que tu sois »
— Augustin, De la grâce et du libre arbitre


« Qu’est-ce qu’aimer, sinon comprendre et se réjouir qu’un autre être vive, agisse et sente d’une autre manière que nous, d’une manière opposée même ? Afin que l’amour puisse unir les contraires dans la joie, il ne faut pas qu’il les supprime, les nie. »
— Friedrich Nietzsche, Opinions et sentences mêlées


« Il n’est pas vraisemblable qu’un amour plein, né à la racine même de la personne, puisse mourir. Il est installé pour toujours dans l’âme sensible. Les circonstances, l’éloignement par exemple, pourront empêcher qu’il s’alimente comme il faut, et alors cet amour diminuera de volume, se convertira en un minuscule fil sentimental, en une petite veine d’émotion qui continuera de sourdre dans le sous-sol de la conscience. Mais il ne mourra pas : sa qualité sentimentale restera intacte. Dans ce fond radical, la personne qui a aimé continue de se sentir absolument attachée à la personne aimée. Le hasard pourra l’emporter loin de là dans l’espace physique et social. Peu importe : elle restera auprès de l’aimé. Tel est le symptôme suprême du véritable amour : être à côté de l’aimé, dans un contact, dans une proximité plus profonds que la proximité spatiale. C’est être vitalement avec l’autre. Le mot le plus exact, mais trop technique, serait : être ontologiquement avec l’aimé, fidèle à son destin, quel qu’il soit. La femme qui aime le voleur, où que se trouve son être physique, est avec le voleur, assise dans la prison. »
— José Ortega y Gasset, Études sur l’amour


« Aimer un être, c’est lui dire : “Toi, tu ne mourras pas.” »
— Gabriel Marcel, La Mort de demain


« L’amour est une mort volontaire. En tant que mort, il est chose amère, mais en tant que volontaire, il est doux. […] Qui aime meurt. En effet, sa pensée, oublieuse de soi, tourne continuellement autour de l’aimé. […] Quand l’aimé répond à l’amour, l’amoureux vit au moins en lui. Et là assurément se produit quelque chose d’admirable. Chaque fois que deux êtres s’entourent d’une mutuelle affection, l’un vit en l’autre et l’autre vit en l’un. […] Puisque je t’aime, toi qui m’aimes, je me retrouve en toi qui penses à moi et je recouvre en toi, qui le conserves, le moi perdu par moi du fait de ma propre négligence. Et toi tu fais la même chose en moi. […] Si, après m’être perdu, je me retrouve en toi, je me possède par toi ; mais si je me possède par toi, je te possède avant et plus que moi-même et je suis plus proche de toi que de moi, puisque je n’adhère à moi-même que par ton intermédiaire. […] La conquête et l’amour s’opposent en ce que le conquérant s’empare des autres par lui-même, tandis que l’amoureux prend possession de lui-même grâce à un autre, chacun des deux amants s’éloignant de lui-même et se rapprochant de l’autre, mourant à lui-même et en l’autre ressuscitant. »
— Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon


« Il n’y a d’amour véritable que là où, au lieu de souffrir de la différence entre autrui et moi, c’est cette différence même qui me donne de la joie. Dans l’amour, je conçois autrui comme autre que moi, je le veux comme un autre moi et non pas pour moi et par rapport à moi. De là le sentiment d’humilité et d’indignité qui se mêle à la pudeur et accompagne souvent les formes les plus pures de l’amour. Jamais l’essence de l’être ne s’affirme d’une manière aussi pleine et aussi parfaite que quand il aime : par contre il n’y a que l’essence de l’être aimé qui retienne son attention, c’est d’elle seule qu’il affirme à la fois l’être et la valeur. »
— Louis Lavelle, De l’acte


« L’amour désintéressé est “pur” quand il aime celui qui ne le mérite pas, quand il aime non pas nécessairement l’aimable, mais aussi bien le haïssable ; ce qui est aimé dans le pur amour, ce ne sont pas les qualités, mérites ou talents de l’aimé, ni ses performances sportives ni ses records, mais c’est son ipséité en général ; le pur amour aime la pure essence de l’autre en tant qu’autre, et non pas en tant que ceci ou cela, et non pas en tant que virtuose ou champion d’endurance... C’est l’admiration qui admire ou estime “en-tant-que” ! […] L’amour aime l’altérité de l’autre, laquelle n’est pas, à proprement parler, une “raison” d’aimer. »
— Vladimir Jankélévitch, L’Irréversible et la Nostalgie


« L’amour authentique devrait être fondé sur la reconnaissance réciproque de deux libertés ; chacun des amants s’éprouverait alors comme soi-même et comme l’autre : aucun n’abdiquerait sa transcendance, aucun ne se mutilerait ; tous deux dévoileraient ensemble dans le monde des valeurs et des fins. Pour l’un et l’autre l’amour serait révélation de soi-même par le don de soi et enrichissement de l’univers. »
— Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, t. I


« Je ne t’ai jamais séparée de ton corps. Mais bien que je sois littéralement intoxiqué par ce corps je ne t’ai jamais désirée ni prise en t’oubliant, toi. C’est l’acte d’amour, depuis que je te connais. Avant c’était l’acte, voilà tout. Quand deux êtres s’aiment, s’ils ne sont pas hideux, s’ils s’aiment en s’aimant, tout est permis et tout est merveilleux. Oui, le plaisir finit en gratitude, c’est la fleur humide des jours. Quel bonheur d’être vivants, toi et moi, et d’être vivants ensemble ! […] Tous mes sens, tout mon cœur, te savourent et te caressent. »
— Albert Camus in Albert Camus et Maria Casarès, Correspondance


« En tant qu’instant éternel, l’amour n’a en fait ni histoire, ni destin ; il est an-historique, ou mieux, supra-historique. »
— Ludwig Binswanger, Grundformen und Erkenntnis menschlichen Daseins


« Je suis pris dans cette contradiction : d’une part, je crois connaître l’autre mieux que quiconque et le lui affirme triomphalement (“Moi, je te connais. Il n’y a que moi qui te connaisse bien !”) ; et, d’autre part, je suis souvent saisi de cette évidence : l’autre est impénétrable, introuvable, intraitable ; je ne puis l’ouvrir, remonter à son origine, défaire l’énigme. D’où vient-il ? Qui est-il ? Je m’épuise, je ne le saurai jamais. […] Se dépenser, se démener pour un objet impénétrable, c’est de la pure religion. Faire de l’autre une énigme insoluble dont ma vie dépend, c’est le consacrer comme dieu ; je n’arriverai jamais à défaire la question qu’il me pose, l’amoureux n’est pas Œdipe. Il ne me reste plus alors qu’à renverser mon ignorance en vérité. Il n’est pas vrai que plus on aime, mieux on comprend ; ce que l’action amoureuse obtient de moi, c’est seulement cette sagesse : que l’autre n’est pas à connaître ; son opacité n’est nullement l’écran d’un secret, mais plutôt une sorte d’évidence, en laquelle s’abolit le jeu de l’apparence et de l’être. Il me vient alors cette exaltation d’aimer à fond quelqu’un d’inconnu, et qui le reste à jamais : mouvement mystique : j’accède à la connaissance de l’inconnaissance. »
— Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux


 

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