Armures de combat : le talon d’Iron Man

Au chant 18 de l’Iliade, Thétis aux longs cheveux, on s’en souvient, se rendit dans la demeure d’Héphaïstos, le dieu forgeron, pour lui demander de fabriquer une nouvelle armure pour Achille, son dernier-né. Le divin boiteux ne pouvait rien refuser à la belle Néréide – ne l’avait-elle pas recueilli, soigné, consolé, lorsque, enfant, il fut jeté du haut de l’Olympe ? Il se mit aussitôt au travail pour fabriquer ces armes magiques qui rendraient son guerrier de fils, « le meilleur des Achéens », invincible.

Les inventions techniques les plus hardies puisent parfois dans les mythes les plus anciens. Moderne Héphaïstos, l’armée américaine a présenté en 2014 un projet d’armure de combat destinée à conférer aux soldats une force surhumaine (« superhuman strength »). Pour la protection, l’armure utilise sur tout le corps des plaques fluides ayant la capacité de durcir au contact des balles ou des fragments de grenade. L’équipement comporte également des éléments d’exosquelette, notamment aux jambes, au dos et aux bras. Ils permettent au soldat de tripler ses capacités de portage et de multiplier ses performances physiques à la marche et à la course. De plus, bourrée de nanotechnologies, elle surveille, grâce à des capteurs, la température du corps, le rythme cardiaque, le taux d’hydratation, etc. Quant au casque, ultramoderne lui aussi, il affiche sur la visière toutes sortes d’informations telles que la position GPS, les cartes de la région, les statistiques du combat… Il est aussi, cela va de soi, équipé d’un double mode de vision nocturne, infrarouge et thermique.